Jardins de Santa Clotilde

L’essence du jardin noucentiste

 

En 1919, le marquis de Roviralta confia le projet des jardins de Santa Clotilde à un jeune paysagiste et architecte : Nicolau Maria Rubió i Tudurí. Les terrains actuellement occupés par les jardins étaient plantés de vignes. Le marquis les acheta jusqu’à ce qu’il obtienne l’extension actuelle de 26 830 m2. Les jardins se trouvent sur une falaise avec vue sur mer, entre la crique Boadella et la plage de Fenals. Grâce à leur situation, le cadre, la mer Méditerranée, devient un élément supplémentaire de la grande scénographie végétale que Rubió i Tudurí est parvenu à créer.

L’architecte était un jeune homme totalement plongé dans les courants artistiques phares de l’époque, comme le noucentisme. Un mouvement présent en Catalogne qui, au début du XXe siècle, cherchait à retrouver la forme classique à travers la recherche de la symétrie, la proportion et l’ordre. Pour transmettre ces idéaux dans un espace comme un jardin, Rubió i Tudurí se servit de plusieurs facteurs, comme l’art topiaire, qui consiste à tailler la végétation pour lui donner forme et créer ainsi de l’espace. Comme les jardins se trouvent sur une falaise, il existe de nombreux dénivelés à franchir. Il était donc indispensable de créer des escaliers et des rampes. Un moyen inventé pour intégrer ces éléments architecturaux dans la nature végétale qui les entoure peut être apprécié à travers les grands perrons. Entre les marches, le lierre court de telle façon que, si l’on observe le perron d’en bas, on a l’impression de se trouver face à une cascade végétale. La végétation de ces jardins est typique du bassin méditerranéen. On y trouve des pins, des tilleuls, des peupliers, des pittosporum et des cyprès. Les plantes en cours de floraison sont particulièrement soignées pour que leur aspect soit toujours fleuri. C’est pour cela qu’en fonction de la saison, plusieurs espèces sont alternées. Les fontaines des perrons et des petits bassins sont également des éléments dont il faut tenir compte : les jets de l’escalier des sirènes, réalisées par Maria Llimona, semblent dialoguer avec la mer. Les sirènes avec les bras levés semblent dédier une ode à la mer qui les attend. Si on observe l’escalier des sirènes depuis le haut, personne ne peut mieux le décrire que Josep Pla. Dans son livre Guia de la Costa Brava, il affirme clairement que le grand perron, flanqué de grands cyprès et face à la pointe de Santa Cristina, produit une impression inoubliable et qu’il s’agit de l’un des plus beaux endroits de la côte. Des personnages mythologiques comme Vénus et les sirènes, ainsi que des bustes qui évoquent les sculptures de l’empire romain, nous plongent dans ce monde idyllique recréé par le jardin. La tradition classique méditerranéenne a un lien ancien et profond avec les mythes du monde végétal. L’un d’eux est devenu emblématique avec le temps, en raison de l’origine poétique de la ville de Lloret, de par sa similitude étymologique avec le mot « llorer » (laurier). Cupidon, couronné d’un demi-cercle de laurier, nous rappelle le mythe d’Apollon et de Daphné.

 

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